la Convention d’Istanbul et la lutte contre les mutilations génitales féminines en Europe
Selon les estimations, 600 000 filles ont subi des mutilations génitales féminines (MGF) en 2023. Cette pratique nuisible viole leurs droits humains fondamentaux et perpétue la violence fondée sur le genre.
Les mouvements migratoires ont rapproché les MGF de chez nous. Elles ne touchent plus seulement des communautés lointaines, mais aussi nos voisines et des proches. Quand des familles et des personnes migrent, elles arrivent souvent avec leurs pratiques culturelles, et il est essentiel de reconnaître que les MGF ne sont pas seulement un problème distant, puisqu’il existe au sein de nos communautés (et peut impacter celles qui y vivent).
La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, connue sous le nom de Convention d’Istanbul, est un traité historique qui vise à résoudre ce problème.
La Convention d’Istanbul reconnaît que la violence à l’égard des femmes, dont les MGF sont une composante, est une violation grave des droits humains. Elle oblige les États membres à mettre en œuvre des mesures complètes pour prévenir de telles pratiques, protéger les victimes et poursuivre les auteurs de ces actes. En déclarant que les MGF sont une violation des droits humains, la Convention remet en question des traditions nuisibles et promeut le principe selon lequel la culture ne doit jamais justifier la violence.
Pour une fille, subir une MGF signifie endurer une procédure douloureuse et traumatisante qui peut avoir de graves conséquences physiques et psychologiques, dont des douleurs chroniques, des complications lors des accouchements et des problèmes de santé mentale à long terme, comme l’anxiété et la dépression. La Convention exige des États membres qu’ils protègent les victimes et qu’ils leur apportent soins et soutien, tout en s’assurant que les coupables de ces actes sont traduits en justice.
Les récits constituent un outil puissant dans ce combat. Le film « Fleur du désert » (2009) raconte l’histoire vraie de Waris Dirie, un mannequin somalien qui a subi une MGF et qui est devenue le défenseur de millions de filles touchées par cette pratique. Son parcours met en lumière l’impact dévastateur des MGF et l’importance de briser le silence qui les entoure. De la même façon, le livre de Nina Smart « Wild Flower » propose un récit personnel suscitant l’empathie et contribue à briser le silence qui entoure les MGF.
En partageant ces récits, nous humanisons la question des MGF et encourageons les communautés à réfléchir à ces pratiques. En intégrant des récits dans l’éducation et le lobbying, nous pouvons établir un lien émotionnel avec le public et inciter à une action urgente contre les MGF.
En conclusion, la Convention d’Istanbul et la puissance des récits peuvent inspirer l’action et des changements significatifs en faveur des filles exposées aux MGF en Europe.
Aucune coutume, tradition, religion ni aucun soi‑disant honneur ne doit être accepté comme justification de la violence à l’égard des femmes et des filles. Ensemble, nous pouvons construire un avenir où chaque fille est autonomisée, protégée et à l’abri du danger.